Acouphènes
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C’est quoi ?
C’est une sensation de sifflement ou de bourdonnement à l’intérieur de l’oreille. Il s’agit d’acouphène, symptôme banal et vite oublié lorsqu’il se manifeste de manière transitoire. Mais chez certaines personnes les acouphènes sont permanents et peuvent devenir un véritable cauchemar. Plusieurs millions de personnes en souffriraient en France, dont 150 000 sous une forme sévère.
Les acouphènes peuvent être unilatéraux ou bilatéraux.
Ces acouphènes peuvent être associés à d’autres troubles de l’audition tels que l’hyperacousie, la surdité(pertes auditives sur les fréquences de la voix humaine), le recrutement(ou hypersonie) ou le syndrome de ménière.
L’acouphène est considéré comme chronique lorsqu’il subsiste au-delà d’une période de six mois.
Il faut distinguer deux types d’acouphènes:
Acouphènes objectifs
Les acouphènes objectifs sont très rares. Ils sont liés à un bruit réel et mesurable, produit par une anomalie dans la région de l’oreille interne, qui contient l’organe de l’audition, la cochlée. Il peut s’agir d’une malformation vasculaire, de contractions musculaires ou de lésions de la cochlée elle-même. Une correction chirurgicale est parfois possible, permettant de supprimer les acouphènes.
Acouphènes subjectifs
Les acouphènes subjectifs sont, au contraire, extrêmement fréquents. Ces sons fantômes n’ont de réalité que dans le système auditif des personnes qui les perçoivent. Ils se développent plus volontiers après 50 ou 60 ans et semblent souvent associés à la répétition d’expositions sonores et à la surdité liée au vieillissement (presbyacousie). Ils peuvent apparaître aussi à la suite d’un traumatisme sonore brutal (concert, blast sonore, discothèque), d’un traumatisme crânien, d’un barotraumatisme (accident de plongée sous-marine par exemple), à des médicaments ototoxiques (Aspirine, Quinine, Ibuprofen), d’un choc émotionnel (preuve ??), à cause d’une otite, etc.
Ces acouphènes subjectifs pourraient être dus à des lésions des cellules ciliées de l’oreille interne, les cellules de la cochlée qui perçoivent les vibrations sonores. En ondulant sous l’effet des vibrations, les cils transmettent un signal au nerf auditif. En cas d’acouphènes, les cils transmettraient un signal permanent au nerf auditif, en l’absence de sons. L’anomalie pourrait correspondre à la rupture de la synapse entre les cellules ciliées de l’oreille interne et les fibres nerveuses du nerf auditif.
Pourquoi, comment?
Acouphènes et perte auditive
Selon Arnaud Norena, « les acouphènes pourraient être une conséquence des remaniements centraux qui se mettent en place après une perte auditive (laquelle induit une diminution des entrées sensorielles). Nos travaux suggèrent qu’une stimulation acoustique appliquée rapidement après un traumatisme auditif réduit la perte auditive. En outre, la compensation de la réduction des entrées sensorielles liée à une perte auditive “installée” (présente depuis plus d’un mois et donc non réversible) pourrait réduire les acouphènes (et l’hyperacousie). La stimulation acoustique des régions fréquentielles affectées par une perte auditive ouvre des perspectives thérapeutiques prometteuses. »
Acouphènes et membres-fantômes
Les modèles avancés actuellement pour expliquer l’acouphène s’apparentent à ceux impliqués dans la douleur du membre-fantôme chez les personnes amputées. Une personne qui se fait amputer d’un membre, une jambe par exemple, ressent, dans la presque totalité des cas, la sensation du membre manquant. Le bras n’est plus là, mais la personne ressent le bras “comme s’il y était encore”. De plus, une forte proportion de ces personnes ressentent également une douleur (qui peut être atroce) au niveau du membre amputé : la personne a mal aux orteils qui appartenaient à la jambe désormais absente. De plus, lorsque cette personne touche une autre partie de son corps, par exemple sa joue, cela peut provoquer à la fois une sensation dans la joue et une exacerbation de la douleur au niveau du membre absent.
Comment cela peut-il être possible ? Le cerveau contient une “carte” qui est responsable des sensations de toutes les parties du corps. Même s’il n’y a plus de stimulation sensorielle provenant du membre en tant que tel, la partie de la carte responsable du membre, elle, est toujours présente. C’est le cerveau qui est ultimement responsable du maintien de cette carte, et par conséquent des sensations reliées aux membres du corps. Après une certaine période de temps sans stimulation sensorielle, c’est-à-dire suite à l’amputation, cette carte se réorganise. Les parties de la carte responsables d’autres parties du corps, par exemple, la région du visage, et qui sont dans le cerveau à proximité des régions du membre amputé, se mettent à “envahir” les régions qui n’ont plus de récepteurs sensoriels et qui correspondent au membre amputé. En plus de créer une sensation permanente de douleur dans le membre fantôme, la partie de la carte responsable des sensations de la joue se met à créer une sensation supplémentaire de douleur vive dans le membre absent. La douleur du membre fantôme serait donc une manifestation de cette “réorganisation” du cerveau.
Traitements
Le traitement le plus efficace face à des acouphènes apparaissant après un traumatisme sonore est à l’heure actuelle un traitement d’urgence, consistant en une perfusion de vasodilateurs et de corticoïdes, qui permettront à l’oreille interne de se rétablir. Ce traitement doit être effectué dans les 48h, voire dans les 72h suivant le traumatisme sonore.
Hélas, ce traitement d’urgence est peu connu des ORLs qui d’ailleurs minimisent, à tort, le problème en affirmant que ça va passer. Par ailleurs, quand bien même ce traitement d’urgence serait effectué dans les délais impartis, l’oreille restera fragile, et il faudra alors veiller à la protéger des bruits forts (supérieurs à 85dB) en évitant de fréquenter les concerts, discothèques et les salles de cinéma pour éviter tout risque de rechute.
Si ce traitement d’urgence n’a pas été appliqué dans les temps, le sujet pourra opter soit pour une hémodilution avec perfusion de corticoïdes soit pour des séances de caisson hyperbarre.
Par ailleurs voici une liste de traitements pour lesquels certaines acouphéniques ont remarqué une amélioration, bien souvent très légère :
- Corticothérapie
- Le repos de l’oreille (le calme)
- Vasodilateurs
- Serc
- Extovyl
- Vastarel
- Trivastal
- Tanakan
- Homéopathie
- Chininum sulfuricum
- Theridion curassavicum
- Arnica Montana
- Chenopodium
- Graphites
- Natrum sulfuricum
- Natrum sacicliyum
- Chamomilla vulgaris
- Acupuncture
- Osthéopathie
- Hypnose,auto-hypnose
- Sophrologie
- TCC (Thérapie Cognitive et Comportementale: cette thérapie pratiquée par un(e) psychothérapeute est surtout efficace pour les patients souffrant d’acouphènes uniquement et n’ayant pas de pertes auditives significatives)
- TRT(Tinnitus Retraining Therapy)
- Fasciathérapie
- Antidépresseurs
- Laroxyl
- Deroxat
- Prozac
- Zoloft
- Anafranil
- Anxiolytiques
- Lexomil
- Temesta
- Lysanxia
- Xanax
- Anti-épileptiques
- Rivotril:ce médicament aide surtout à mieux dormir en agissant sur l’anxiété induite par les acouphènes.On considère que l’acouphène est une epilepsie du nerf auditif.
- Anti-oxydants
- Thé vert
- Magnésium B6
- Sélénium
- Zinc
- Oméga 3
- Vitamine C
- Vitamine E
- Ginseng
- Gelée royale
- Somnifères
- Stilnox
- Imovane
- Sport
- Relaxation, massage
- Prothèses auditives,implant cochléaires:pour les acouphéniques souffrant aussi de surdité.
- L’inhibition rémanente ou residual inhibition en anglais consiste à utiliser un son masquant l’acouphène le plus justement possible. Plus longtemps on masque, plus longtemps va durer l’Inhibition Rémanente , enfin pour ceux chez qui ça fonctionne… Pendant le masquage on n’entend donc plus l’acouphène car on rend les sons perdus , on ré afférente comme il est dit plus haut. Or quand on arrête le masquage chez certains l’absence d’acouphènes persiste pendant quelques sec , minutes ou plus, c’est l’inhibition rémanente. En général la durée de l’Inhibition Rémanente est de 5 minutes chez la plupart des gens qui l’ont expérimentée. Goldmann Lenhardt et Schulman avaient fabriqué l’Ultra Quiet (qui a aidé quelques acouphéniques), en essayant de développer justement l’inhibition rémanente.
Facteurs (potentiellement) aggravants
- les vasodilateurs
- les bruits forts(marteau-piqueur,cri strident,pétard)
- consommation d’alcool
- le sel
- Aspartame (coca light, etc)
- les excitants (thé,café)
- la menthe
- stress, anxiété
- dépression ?
- rhume,sinusite,maux de gorge
- fatigue physique
- médicaments oto-toxiques(aspirine,Ibuprofène,valium)
- le tabac
- les drogues
- aliments contenant du glutamate(ex:surimi)
- le sucre?
- TRT???
Critique de la thérapie d’habituation ???
Critiques communes au modèle psychologique et au modèle neurophysiologique des acouphènes.
- Le principe même de l’habituation peut apparaître contredit par plusieurs études britanniques ou suédoises. Dans l’une d’entre elles [57], la plupart des personnes interrogées dans le cadre d’une clinique de l’acouphène rapportent que l’intensité de l’acouphène et la gêne causée par lui restent inchangées dans le temps. Dans une autre étude [58], si le nombre de personnes estimant que l’acouphène est leur principal problème est plus faible en cas d’installation ancienne que récente, le degré de gêne et d’intensité ressentie ne s’atténue pas avec le temps. Dans un troisième rapport [59] portant sur une population communautaire (c’est-à-dire dont les individus n’avaient pas forcément tous consulté), la durée de l’expérience de l’acouphène n’influence pas l’aptitude à faire face à l’acouphène. Dans une quatrième étude [60], si 31 % des sujets déclarent que la gêne entraînée par l’acouphène a baissé entre le début et le milieu de l’histoire naturelle, 10 % signalent une augmentation pendant cette même période, et 10 % indiquent que la gêne a augmenté entre le milieu de l’histoire naturelle et la période actuelle. Cette dernière situation est à rapprocher de l’évolution de la gêne en deux temps signalée dans l’introduction. Toujours dans cette étude [60], 25 % des personnes font état d’une augmentation d’intensité de leur acouphène et un faible pourcentage seulement déclare une baisse d’intensité.
- De même le modèle de l’habituation voudrait que les acouphènes changeant souvent d’intensité fassent moins l’objet d’une habituation et entraînent une gêne plus marquée. Tel n’a pas été le constat d’un rapport suédois [61] montrant que les jugements subjectifs sur la variabilité de l’acouphène ne sont pas liés aux jugements subjectifs sur la sévérité de l’acouphène ni aux mesures de désarroi psychologique.
- D’autres auteurs [62] ont fait entendre des sons ressemblant à des acouphènes à des sujets acouphéniques non dérangés par leur acouphène et à des sujets très gênés par leur acouphène. En étudiant l’habituation à ces sons nouveaux, ils n’ont trouvé aucune différence entre les deux groupes d’individus. Ce constat remet quand même en question l’idée selon laquelle les personnes souffrent d’acouphène simplement parce qu’elles n’arrivent pas à s’y habituer.
- Aucune de ces observations, à elle seule, ne contredit l’hypothèse de l’habituation, mais ajoutées les unes aux autres ces critiques suggèrent que des arguments plus clairs et plus convaincants doivent être trouvés à l’appui de cette hypothèse. L’idée selon laquelle l’habituation est un phénomène-clé dans l’histoire naturelle de l’acouphène paraît, aujourd’hui, principalement fondée sur des constats anecdotiques et l’intuition. Une difficulté notable avec les deux types de modèles concerne l’existence d’un test capable de démontrer ou réfuter telle composante du modèle.
- Dans le modèle neurophysiologique de Jastreboff, on estime que la boucle inférieure joue un rôle plus important que la boucle supérieure, mais il est très difficile de concevoir un test permettant de réfuter des processus supposés se dérouler à un niveau inconscient.
- À l’encontre de l’approche cognitivocomportementale, nombreux sont les patients déclarant que leur acouphène est plus fort au réveil, à un moment où ils n’ont, en principe, pas de pensées négatives.
- Les deux types de modèle voient en l’acouphène un événement internalisé, propre à la personne. Aucun des deux modèles ne met l’accent sur le contexte social et trop peu de recherches ont été consacrées à l’influence des relations familiales sur l’expérience de l’acouphène. On est bien obligé de s’interroger sur la pertinence du conditionnement classique dans la souffrance causée par l’acouphène. On sait que le modèle pavlovien chez l’animal fait intervenir la présentation d’un stimulus neutre, appelé stimulus conditionnel (par exemple le son d’une cloche), simultanément à celle d’un stimulus naturel appelé stimulus inconditionnel (la vue de la nourriture) ; après une phase d’apprentissage, le stimulus neutre déclenche chez l’animal un réflexe conditionné (salivation). Or en clinique, on observe souvent que l’acouphène apparaît après une période de stress psychologique [66], « l’équivalent clinique » du stimulus conditionnel et du stimulus inconditionnel ne survenant alors pas en même temps. De même, il est fréquent que l’acouphène se soit installé avant de commencer à être gênant [67] et il n’est pas rare que le début de l’acouphène ne soit lié à aucun événement spécifique. Le modèle neurophysiologique manque de clarté sur la manière dont se déroule le processus de conditionnement. Selon le modèle, l’acouphène se présente au départ comme un stimulus neutre et devient associé à un état émotionnel négatif par activation des systèmes limbique et nerveux autonome ; une fois l’association établie, la détection de l’acouphène et l’état émotionnel se renforcent l’un l’autre. Plusieurs rôles sont ainsi accordés tour à tour à l’acouphène dans la chaîne de l’interprétation neurophysiologique : stimulus conditionnel, réflexe conditionné, stimulus inconditionnel. Or la place décernée à l’acouphène – stimulus inconditionnel dans un cas et événement bénin prenant la forme d’un stimulus conditionnel dans l’autre – correspond à deux approches intellectuelles différentes. Les modèles psychologique et neurophysiologique ont en commun beaucoup de points. Toutefois, ces deux modèles mettent en exergue des conceptions différentes sur la perception, la souffrance et le traitement. Ces divergences d’appréciation résultent de traditions philosophiques différentes. Le modèle neurophysiologique fait appel à une tradition philosophique plus ancienne et met l’accent sur un processus d’apprentissage mécanique indépendant de la cognition consciente. Cette approche découle, selon Jastreboff, du modèle d’acouphène mis au point chez l’animal [9]. L’application à l’homme d’un modèle animal d’acouphène méconnaît, ou en tout cas sous-estime, la dimension humaine si importante dans l’expérience et la souffrance de l’acouphène. De son côté, le modèle psychologique suggère que l’habituation exerce un rôle clé dans la perception de l’acouphène et que les émotions peuvent interférer avec ce processus. Les deux types de modèle ont besoin chacun d’être étayés par des arguments scientifiques plus solides.
Liens
- Thèse pour le diplôme d’état de docteur en pharmacie de COULON Emmanuel.
- Dossiers de l’association France Acouphènes
- Overactive touch-sensing nerve cells explain common “ringing in the ears”, janvier 2008 (sur le rôle opéré par des nerfs non auditifs dans le déclanchements d’acouphènes)
- « New hope for tinnitus sufferers » , janvier 2008 (article de vulgarisation, qui évoque la stimulation électrique et la lidocaïne)
- Articles contre les acouphènes